Les Scarabs
Désolations Nordiques Les scarabs sont sans doute parmi les plus dangereux prédateurs de Raxxon. Longs de cinq à six mètres, d’une couleur rouge sable qui les rend très difficiles à repérer à certains endroits des Désolations, ces créatures insectoïdes, lointains parents des termites et des scarabées, sont munies de mandibules acérées et d’un exosquelette particulièrement résistant. Parmi les six pattes, les membres postérieurs sont incroyablement puissants, dans la mesure où ils permettent au scarab de se redresser afin de porter une attaque de ses pattes antérieures, ravisseuses comme celles d’une mante religieuse. En situation standard, le scarab atteint sur le sable la vitesse d’un cheval au galop, vitesse qu’il dépasse sur surface rocheuse. Le scarab chasse à l’affût, passant généralement ses journées sous le sable du désert à attendre une proie. Il est à noter qu’il n’a pas besoin de remonter à la surface pour changer de place, et qu’il se déplace parfaitement ainsi, créant ses fameuses « vagues brunes », les
na-halid, que les caravaniers craignent tant.
Ne disposant pas d’organes de vue, le scarab est aveugle, ce qui ne l’empêche pas d’être un chasseur impitoyable, se nourrissant de toutes les créatures vivantes ayant le malheur de croiser son passage. Certains expliquent cela par la sensibilité du scarab aux vibrations qui lui sont transmises par les mouvements du sable, d’autres par sa capacité à détecter à la perfection les variations de température. Ces théories ne s’appuyant pas sur des faits établis, l’antique histoire que partagent orques et nomades sur le don de double vue de ces créatures séduit encore nombre de voyageurs. Bien qu’on connaisse mal son rythme biologique, il apparaît que le scarab atteint sa maturité en quatre ans, et les plus vieux spécimens abattus semblent avoir dépassé les trente années d’existence.
Le scarab n’a pas de prédateur naturel. Il est peu chassé, car si son cadavre fournit des éléments appréciés (organes internes, carapace, sucs gastriques), rares sont ceux qui osent s’y consacrer tant le désert est son domaine, à tel point que certains chamans orques affirment que c’est le désert qui a été créé pour les scarabs, et non l’inverse. Par contre, lorsque les attaques de scarabs se font trop répétées, il n’est pas rare de voir mener, que ce soit par les elfes noirs, les xajons, les orques ou les habitants d’Arkhwam, des opérations contre une colonie dont la reine s’est montrée un peu trop ambitieuse.
Car le scarab est un animal social. La majeure partie de l’année, ces animaux vivent seuls, même s’il n’est pas rare de croiser des groupes de 3 ou 4 individus, généralement un ancien protégeant des jeunes. Cependant, lorsque les grandes chaleurs de l’été battent leur plein (songez que le troisième mois de l’été, celui où les températures excèdent le plus souvent 60°C, est justement appelé « Scarabes »), l’activité des scarabs se fait frénétique. A mesure que la chaleur augmente, ils se regroupent autour d’amas rocheux creux, que les caravaniers appellent
klyen, du mot elfe noir qui signifie colonie. Durant plus d’un mois, ils resteront agglutinés dans ces endroits, avant de repartir tout d’un coup dans les derniers jours du mois de Shâo, à la fin de l’été.
Ce qui se passe dans ces colonies, où une centaine de scarabs se rejoignent, ne peut être l’objet que d’hypothèses, car rares sont ceux qui ont pu s’approcher de ces formations rocheuses à ces moments. On peut penser qu’il s’agit là d’un rendez-vous nuptial, à la manière des fourmis et des termites, autour d’une unique femelle, une reine, ce qui expliquerait l’apparition de nouvelles créatures chaque été, hypothèse confirmée par les nombreuses prises de colonies scarabs par les elfes noirs dans les Monts Klyen il y a de nombreux siècles. Mais des questions se posent : où se trouve cette reine, le reste de l’année ? Comment s’organise la colonie ? Et, surtout, comment se fait-il que les scarabs n’aient pas submergé les Désolations Nordiques de leur nombre étant donnée leur effarante croissance démographique ? Certains y voient la preuve de l’existence de conflits internes aux scarabs, conflits qui se dérouleraient sous le sable des Désolations, dans d’anciennes galeries oubliées … Mais ceci est une autre histoire.